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PETER VON KANT de François Ozon
« Mon Dieu, c’est tout simplement un parfait Douglas Sirk. » John Waters ne mâche pas ses mots pour louer les mérites du dernier mélo gay de François Ozon, relecture des Larmes amères de Petra von Kant », la pièce de R.W. Fassbinder, avec Hanna Schygulla et Isabelle Adjani. Outrance, pulsion et manipulations sur fond de rapports de force sociaux : le cocktail ne pouvait que plaire au cinéaste.
« Peter von Kant » de François Ozon : Fassbinder au masculinACT BAD : entretien avec John Waters, le pape du ciné trash
EO de Jerzy Skolimowski
Un film punk et animiste ? Il n’en fallait pas plus pour séduire le pape du trash, profondément touché par ce trip expérimental sur la déambulation existentielle d’un âne malmené par la cruauté des hommes, Prix du jury à Cannes cette année. On apprend par ailleurs que John Waters considère Isabelle Huppert comme la meilleure actrice du monde.
« EO » de Jerzy Skolimowski : un film punk et animiste
TOUT S’EST BIEN PASSÉ de François Ozon
Même réalisateur, autre ambiance. « Le suicide assisté pour les personnes âgées n’a jamais été aussi délirant », déclare John Waters à propos de ce drame qui aborde le thème de l’euthanasie à travers la relation d’une fille (Sophie Marceau) à son père (André Dussollier).
« Tout s’est bien passé » : le drame osé et subtil de François Ozon sur la mort volontaire
SICK OF MYSELF de Kristoffer Borgli
Cette comédie déjantée (qui sortira le 12 avril prochain en France) est apparemment tout aussi dingue et folle que Female Trouble (1974) avec la sublime Divine. On avait du mal à y croire, avant de consulter le pitch : un couple narcissique rivalise pour attirer l’attention du public. Lui est un sculpteur qui utilise des meubles qu’il vole comme matériau, et elle prend exprès des médicaments empoisonnés pour que sa peau se transforme en éruptions cutanées. WTF, l’expression est faible.
BRUNO REIDAL. CONFESSION D’UN MEURTRIER de Vincent Le Port
L’histoire d’un paysan solitaire (génial Dimitri Doré) luttant contre ses pulsions morbides avant de commettre un crime au début du XXe siècle, que John Waters résume génialement : « Le garçon ne peut pas s’en empêcher. Tuer des gens. Se branler. Plus de branlette. Et la vue de la viande l’a poussé à le faire ! Ouais, c’est un vrai crime, à la gauloise. »
Vincent Le Port, esprit sauvage
DETAINEE 001 de Greg Barker
Pas sorti en France, ce docu plonge dans les mystères qui ont conduit John Walker Lindh à rejoindre l’Afghanistan aux côtés de ceux qui étaient censés être ses ennemis, après le 11 septembre 2001. Même John n’a pas percé le mystère de cette affaire qui hystérisa l’Amérique. « Etait-il un traître surestimé ou juste un gamin qui a bien voyagé et qui s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment ? Oh, oui, il est vraiment mignon, dans le genre grunge.»
DINNER IN AMERICA d’Adam Rehmeier
Un rocker punk et une jeune femme obsédée par son groupe de musique favori tombent amoureux, et entreprennent un road-trip dans les banlieues du Midwest américain. John Waters a pu voir cette « comédie romantique punk-rock merveilleusement méchante et politiquement incorrecte » sortie dans l’indifférence aux Etats-Unis grâce à un screener envoyé par Sean Baker. Même (surtout?) les plus grands pratiquent le téléchargement illégal.
FEU FOLLET de João Pedro Rodrigues
« Un vrai casse-tête arty, qui fait paraître Titane insipide ». Pas sympa pour Julia Ducournau, mais on prend quand même l’avis. Nous aussi, on a adoré cette comédie musicale avant-gardiste sur l’initiation sexuelle d’un jeune prince portugais devenu pompier. Longue vie au queer.
« Feu Follet » de João Pedro Rodrigues : une fantaisie hédoniste chez les pompiers
FUMER FAIT TOUSSER de Quentin Dupieux
Les superhéros dépressifs du réalisateur français ont conquis le coeur de John Waters, pour qui ce film à sketchs est un bijou de stupidité érigé en art, qui « surpasse l’ennui des superproductions hollywoodiennes. »
« Fumer fait tousser » : Quentin Dupieux déraille encore (et c’est jubilatoire)
BONES AND ALL de Luca Guadagnino
John Waters a été séduit par ce road-trip romantico-gore sur deux amants en fuite à la recherche de chair fraîche. On sent quand même poindre une légère ironie derrière l’emballement : « Un hétéro cannibale tue un méchant gay pour que lui et sa copine mangeuse de chair puissent se nourrir. Est-ce que c’est du gay-bashing ou de l’amour cannibalement correct ? Je demande juste.»
« Bones and All » de Luca Guadagnino : d’amour et de sang frais